Marché immobilier Montréal : tout savoir sur la location courte durée Airbnb
Marché immobilier Montréal : tout savoir sur la location courte durée Airbnb
À retenir :
- Depuis juin 2025, Montréal a renforcé les règles encadrant la location à court terme pour mieux contrôler les abus.
- Seules certaines zones touristiques permettent encore ce type de location, avec un enregistrement CITQ obligatoire.
- Une carte interactive sera mise en ligne pour identifier clairement les zones où la location est permise ou interdite.
- Ces nouvelles règles pourraient influencer les décisions des investisseurs et stabiliser le marché locatif montréalais.
La location à court terme à Montréal – souvent associée aux plateformes comme Airbnb – connaît un tournant réglementaire majeur en 2025. Face à la flambée des logements illégaux et à la pression croissante sur le marché locatif, la Ville a décidé de renforcer considérablement son encadrement.
Désormais, pour proposer un logement en location à court terme à Montréal, il ne suffira plus d’un simple numéro de la CITQ (Corporation de l’industrie touristique du Québec) : il faudra également obtenir un permis municipal spécifique. Et ce n’est pas tout : les plateformes devront aussi retirer les annonces non conformes, sous peine de lourdes amendes.
Dans cet article, on vous explique en détail les nouvelles règles, leurs impacts concrets pour les propriétaires et les locataires, les zones autorisées, ainsi que les stratégies à adopter pour continuer à louer en toute légalité.
Temps nécessaire : 5 minutes
- Pourquoi Montréal durcit les règles de location à court terme
- Quelles sont les nouvelles règles en vigueur en 2025 ?
- Où peut-on encore faire de la location à court terme à Montréal ?
- Quelles conséquences pour les propriétaires ?
- Quel impact pour le marché immobilier montréalais ?
Pourquoi Montréal durcit les règles de location à court terme
Depuis plusieurs années, la Ville de Montréal est confrontée à une explosion des locations à court terme, souvent illégales, qui contribuent à réduire l’offre de logements à long terme pour les résidents. En 2024, la métropole recensait plus de 14 000 logements proposés sur des plateformes comme Airbnb, alors que seuls 2 000 d’entre eux possédaient un numéro d’enregistrement valide délivré par la CITQ.
Cette prolifération de logements touristiques non conformes a un impact direct sur la crise du logement que traverse la ville. De nombreux logements sont retirés du marché traditionnel de location pour être mis à profit à des fins plus lucratives à court terme, aggravant la pénurie et la hausse des loyers dans plusieurs quartiers.
Face à cette problématique, la Ville de Montréal a choisi de resserrer l’étau. L’objectif : reprendre le contrôle sur l’utilisation résidentielle du territoire et mieux encadrer les plateformes de location, en leur imposant désormais la responsabilité de vérifier la légalité des annonces publiées sur leur site.
Le maire de Montréal, Valérie Plante, a souligné que ce virage était nécessaire pour protéger le parc locatif et assurer une meilleure cohabitation entre touristes et résidents. Le message est clair : les logements touristiques illégaux ne sont plus tolérés.
Quelles sont les nouvelles règles Airbnb en vigueur en 2025 ?
Depuis le 1er mai 2025, de nouvelles règles encadrant la location à court terme sont officiellement en vigueur à Montréal. Ces mesures visent à resserrer les contrôles et à réduire significativement le nombre de locations illégales.
Voici les principaux changements introduits :
- Responsabilisation des plateformes : Les sites comme Airbnb et Vrbo doivent désormais vérifier la validité du numéro d’enregistrement (CITQ) fourni par les hôtes. S’ils ne le font pas, ils peuvent être tenus responsables des annonces non conformes.
- Interdiction dans les immeubles de six logements et plus : La location à court terme est maintenant interdite dans les immeubles de six logements et plus, sauf si l’immeuble est situé dans une zone autorisée ou si l’unité est occupée par le propriétaire.
- Contrôle accru sur les zones autorisées : Les arrondissements ont désormais plus de pouvoir pour délimiter les secteurs où les locations à court terme sont autorisées, notamment les zones touristiques.
- Amendes alourdies : Les amendes pour non-respect de la réglementation ont été revues à la hausse. Un propriétaire fautif peut écoper de jusqu’à 10 000 $ d’amende, et les plateformes jusqu’à 100 000 $ en cas de manquement.
- Collaboration avec Revenu Québec : La Ville a renforcé son partenariat avec Revenu Québec pour repérer plus efficacement les annonces illégales et effectuer des contrôles ciblés.
Ces nouvelles mesures marquent un tournant dans la gestion des locations à court terme à Montréal, en misant sur la corresponsabilité entre les hôtes et les plateformes, ainsi que sur une application plus stricte du cadre légal. Elles visent à rétablir l’équilibre entre développement touristique et droit au logement pour les Montréalais.
Où peut-on encore faire de la location à court terme à Montréal ?
Malgré le durcissement des règles, la location à court terme demeure permise dans certaines zones précises de la Ville de Montréal. Toutefois, ces autorisations sont désormais plus strictement encadrées.Malgré le durcissement des règles, la location à court terme demeure permise dans certaines zones précises de Montréal. Ces zones sont principalement situées dans les secteurs touristiques comme Ville-Marie, le Plateau-Mont-Royal et Rosemont–La Petite-Patrie. Toutefois, les conditions pour y exercer cette activité sont désormais plus strictement encadrées.
Pour continuer à louer légalement, les propriétaires doivent impérativement :
- obtenir un certificat d’enregistrement valide de la CITQ (Corporation de l’industrie touristique du Québec).
- respecter les règlements municipaux, notamment en matière de zonage.
- S’ils sont en copropriété, obtenir l’autorisation de leur syndicat.
En dehors de ces zones désignées, la location à court terme est interdite dans les immeubles de six logements et plus, sauf si le propriétaire occupe lui-même l’unité concernée. Cette règle réduit considérablement les possibilités de location dans les quartiers strictement résidentiels.
Pour accompagner cette nouvelle réglementation, la Ville s’engage à publier une carte interactive afin que les propriétaires puissent facilement vérifier si leur logement est situé dans une zone autorisée à la location touristique.
En résumé : pour continuer à louer à court terme à Montréal, il faut être dans une zone permise, enregistré auprès de la CITQ, conforme aux règlements d’urbanisme, et — le cas échéant — autorisé par la copropriété.
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Quelles conséquences pour les propriétaires ?
Le durcissement des règles sur la location à court terme à Montréal entraîne des répercussions significatives pour de nombreux propriétaires, en particulier ceux qui utilisaient cette stratégie pour rentabiliser leur bien immobilier.
- Fin de la rentabilité pour certains logements : Les nouvelles restrictions interdisent la location à court terme dans la majorité des immeubles de six logements et plus, sauf si le propriétaire y habite. Cela rend pratiquement impossible la rentabilisation de certains condos ou appartements détenus à titre d’investissement. Pour de nombreux propriétaires, cela signifie la fin d’une source de revenus importante, notamment dans des quartiers résidentiels hors zones touristiques.
- Revente ou reconversion forcée : Certains propriétaires pourraient être contraints de vendre leur bien ou de le reconvertir en location à long terme. Cette transition n’est pas toujours évidente, surtout si le logement a été optimisé pour la location touristique (meublé, tout inclus, gestion automatisée, etc.).
- Risques accrus de sanctions : Avec la collaboration renforcée entre la Ville et Revenu Québec, les contrôles seront plus fréquents et les sanctions plus sévères. En cas d’infraction, les amendes peuvent aller de 5 000 $ à 50 000 $, dissuadant fortement les propriétaires tentés de continuer illégalement.
- Complexité administrative accrue : Même pour les propriétaires en règle, la procédure devient plus lourde : certificat CITQ, conformité de zonage, autorisation de copropriété, carte interactive à consulter… Ces démarches exigent du temps, de l’organisation et parfois l’aide de professionnels.
- Impact sur la valeur de certains biens : Dans certains cas, l’interdiction de louer à court terme pourrait affecter la valeur marchande d’un bien, surtout s’il avait été acheté spécifiquement pour sa rentabilité Airbnb. Cela pourrait aussi influencer les décisions d’achat pour les futurs investisseurs.
Quel impact pour le marché immobilier montréalais ?
Le resserrement des règles entourant la location à court terme à Montréal pourrait avoir plusieurs effets directs et indirects sur le marché immobilier, tant du côté des acheteurs que des locataires.
1. Un retour de logements sur le marché locatif traditionnel
L’interdiction partielle de la location touristique forcera de nombreux propriétaires à réintégrer leurs unités dans le marché locatif à long terme. Cette réintégration pourrait soulager une partie de la pression sur l’offre locative, en particulier dans les quartiers très touchés par la pénurie de logements abordables.
2. Moins d’attrait pour certains investisseurs
Avec des contraintes accrues et une rentabilité amoindrie, le modèle Airbnb devient moins séduisant pour les investisseurs. On peut donc s’attendre à une baisse de la demande pour les petits logements ou les condos anciennement prisés pour la location à court terme. Cela pourrait ralentir les hausses de prix dans certains segments.
3. Une potentielle stabilisation des prix dans certains secteurs
Dans les quartiers où la spéculation sur la location à court terme était forte, comme Ville-Marie ou le Plateau, on pourrait observer un ralentissement de la valorisation immobilière. Moins d’acheteurs investisseurs signifie moins de pression haussière sur les prix.
4. Une meilleure lisibilité pour les acheteurs occupants
L’encadrement plus strict clarifie les usages permis dans chaque zone. Pour un acheteur occupant, cela signifie moins de nuisances potentielles dues à des locations touristiques illégales, un facteur qui pourrait rendre certains immeubles plus attrayants.
5. Un repositionnement du marché vers des projets à long terme
Enfin, ce changement de réglementation pourrait encourager les promoteurs et les investisseurs à privilégier des projets à plus long terme : résidences principales, immeubles locatifs stables, ou encore conversions en logements sociaux ou abordables — en réponse à la crise actuelle du logement.

« On commence déjà à voir un glissement de certains investisseurs vers la location long terme ou la revente. Le durcissement des règles redistribue les cartes, mais à terme, ça pourrait assainir le marché et redonner un peu de souffle aux acheteurs et locataires montréalais. »
Kyle Shapcott
Conclusion
Avec ces nouvelles règles, Montréal envoie un message clair : l’encadrement de la location à court terme devient une priorité pour protéger le parc locatif résidentiel, apaiser les tensions dans les quartiers et assurer une meilleure qualité de vie aux résidents permanents.
Pour les propriétaires, cela implique de repenser leurs stratégies d’investissement et de s’adapter à un cadre désormais beaucoup plus rigide. Pour les acheteurs et locataires, c’est l’espoir d’un marché immobilier un peu plus équilibré.
La carte des possibilités change — à chacun maintenant de s’y retrouver… légalement.
Pour toute question concernant le marché immobilier, contactez notre équipe de courtiers immobiliers à Montréal.

Valérie Lacasse
Valérie est courtier immobilier depuis plus de 10 ans. Passionnée par l’industrie et Montréal, elle est l’un des courtiers les plus influents de Montréal, garantissant une expertise et un soutien complet à ses clients.
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